La randonnée
Mardi 30 juin 2009, tous les élèves de l'école accompagnés des maîtresses, maître, Christine, Marie-France et deux mamans sont vaillamment partis pour une randonnée pédestre qui les a conduits d'abord à l'étang de la Gaube (pause goûter) avant de revenir à Tampouy (pique-nique et détente) en passant par le domaine d'Ognoas.
La température étant caniculaire, casquettes et bouteilles d'eau furent très utiles. Petites et grandes (voire vieilles) jambes furent bien sollicitées mais on ne nota aucune défaillance.
On arrive à Arthez
On se rafraîchit et on mouille les casquettes
Etang de la Gaube
On traverse le pont
Le moulin
Les plus vaillants font le tour de l'étang en courant (certains le regretteront un peu plus tard)
L'arrivée à Tampouy
On pique-nique
Jérémy prend une photo
On visite la grange...
...puis la cuisine de la maison forte.
On s'arrête pour ramasser des pignons
L'orage grondant motive la troupe pour revenir à l'heure à l'école où la dégustation de glaces fut très appréciée.
Grande et petite histoire de Tampouy
Tampouy. Une Maison Forte de 666 ans.
En 1343, Eléonore de Comminges, mère de Gaston Fébus (ou Phoebus), récompense Arnaud de Labarthe, un de ses vaillants vassaux en lui donnant l’autorisation de construire une Maison Forte.
Une Maison Forte est une résidence de seigneur fortifiée pour résister à des attaques.
Ici, elle était destinée à surveiller le passage vers la rivière qui, à l’époque, était très fréquentée: on y transportait jusqu’à Mont de Marsan puis Bayonne des marchandises (vin, bois, Armagnac) sur des gabares, barques à fond plat permettant de naviguer sur des cours d’eau peu profonds. En face de Tampouy, une autre Maison Forte, Ognoas défendait l’autre rive.
Les deux édifices ont été construits de la même façon: un grand bâtiment de briques sur lequel est venu plus tard s’appuyer une tour (XVème). L’escalier de bois aux marches formées d’un seul bloc et la porte finement encadrée de pierres blanches en sont les éléments remarquables.
On raconte qu’un souterrain reliait les deux maisons... On peut toujours essayer d’en savoir plus à Ognoas !!!
Il a fallu beaucoup de temps et de recherches dans les archives pour démontrer ce qui se racontait depuis des générations dans le pays. Un Roi, peut-être François 1er se serait marié ici. Ce n’est qu’en 1951 que l’événement a pu être prouvé.
Pourquoi tant de mystère ? En principe, un mariage royal est une immense fête qui se prépare, se commente, en tout cas laisse pour le futur des témoignages et des écrits... Or, ce mariage-là n’est décrit dans aucune archive: on sait seulement qu’il a été célébré du côté de Roquefort.
Pour comprendre cette étrange affaire il nous faut remonter aux circonstances de ce mariage célébré le 7 juillet 1530 au couvent de Beyries.
Le 24 février 1525, François 1er est vaincu à Pavie. Il a perdu la guerre contre le Roi d’Espagne, Charles Quint et a été fait prisonnier.
Le prix à payer est lourd: il doit céder la Bourgogne. Le Roi de France veut ruser. Il obtient que la signature du Traité de Paix ait lieu dans la 1ère ville française où il rentrera, libre. Cependant, il doit laisser en otage ses deux fils aînés issus d’un premier mariage (François 1er est veuf depuis deux ans). Les deux enfants ont 8 et 7 ans. Il s’engage également à épouser la sœur de Charles Quint: Eléonore d’Autriche. Les fiançailles vont avoir lieu et notre roi revient en France. Bien sûr, il oublie de signer le traité.
Sachant ses petits-enfants malmenés à la cour d’Espagne, la mère de François 1er va tout faire pour négocier à nouveau. Elle va chercher un terrain d’entente avec la tante du roi d’Espagne. Les négociations reprennent et on modifie le traité initial. La France conserve la Bourgogne mais une rançon de deux millions d’écus d’or est exigée pour libérer les enfants !
De la France entière des convois bien gardés transitent vers Bayonne. Les écus rassemblés, comptés et pesés sont embarqués dans une galère, en tout 4 tonnes et demie d’or. Plus impressionnante encore est la flottille qui ramène en France les fils de François, sa future épouse, la suite royale constituée d’une centaine de personnes et les bagages ! Il faudra 400 mulets, 30 chariots, leurs conducteurs, les hommes d’armes et les archers pour protéger le convoi qui s’avance vers le lieu secret des épousailles !
Pendant ce temps, François 1er se dirige lui aussi vers les Landes. Il envoie des messages très évasifs pour brouiller les pistes et ne rien dire de sa véritable destination.
En fait tout avait été convenu 4 ans plus tôt à son retour d’Espagne. S’étant arrêté à Mont de Marsan, il avait rencontré sa cousine qui dirigeait le Monastère des Sœurs Clarisses. Elle lui avait parlé de ce petit couvent de Beyries, perdu dans la campagne sur le village de Le Frêche... L’endroit était discret, idéal pour ce mariage imposé à François 1er et symbolique de sa défaite.
C’est ainsi qu’après un rocambolesque voyage, les deux convois se sont rejoints à 9 heures du soir. Le roi a retrouvé ses fils après 4 ans de séparation. La cour a été hébergée dans les environs et le Cardinal de Tournon désigné pour célébrer la noce a été logé ici à Tampouy.
Reste un dernier « mystère »: le mariage qui devait avoir lieu le lendemain à 7 h eut lieu cette nuit-là vers une heure du matin (en fait, François 1er était pressé de consommer ce mariage) et fut béni par Mgr de Lisieux, seul religieux présent à Beyries. On n’a pas pris la peine de réveiller le cardinal !
Mais au fait comment a-t-on retrouvé le lieu de ces événements ?
Dans la suite du roi, le trésorier est présent avec son livre de comptes sur lequel il transcrit toutes les dépenses.
François 1er avait coutume de faire une offrande aux églises et villages d’étapes. Grâce à tous ces petits chiffres annotés de commentaires comme des petits cailloux blancs semés sur un chemin, on a pu suivre l’itinéraire parcouru pour arriver au Frêche.
Aujourd’hui, il ne reste du couvent que quelques murs enfouis sous la végétation et Tampouy aurait connu le même sort si une équipe de RMIstes n’avait été chargée de faire les premiers travaux de restauration. Ce chantier a malheureusement été interrompu depuis une dizaine d’années (faute de financement ?). Le site est préservé mais pas encore mis en valeur…
Date de dernière mise à jour : 19/05/2024